Galette des Rois à l’anis
Regardez-moi cette galette : vous avez-vu comme elle est belle ? Comme la mie est douce, filante ? Comme elle donne envie d’être dévorée sans attendre ? Vous sentez sa bonne odeur de beurre, et d’anis ? Non…? Ah oui, il faudra que je pense à intégrer le podcast « odeurs » la prochaine fois ! Enfin, tout ça pour dire : regardez cette galette, elle est sublime, c’est ma première, et c’est moi qui l’ai faite !
Non, parce que… Vous n’imaginerez JAMAIS ce que la confection de cette galette m’a coûté en énergie et en subterfuges divers et variés !
Prenons la recette, pour commencer. C’est bête comme un problème de maths, finalement. Sachant qu’il faut à la pâte deux heures de repos au chaud, puis une nuit (en tout cas 10 à 12 heures) de repos au frigo, puis deux bonnes heures pour lever à nouveau au chaud, et enfin 20 minutes de cuisson, soit au total 16h20, plus le temps de confection, mettons 16h40… Sachant ensuite que ces derniers jours, je n’ai pas passé plus d’une journée au même endroit, et que j’ai eu tendance à voyager le soir… Et sachant, enfin, que j’aime me coucher tôt et avoir mes 9 heures de sommeil, alors… Bon courage pour venir à bout de la recette ! C’est vous dire, je pensais la faire mercredi. Seulement jeudi, je me levais aux aurores pour partir à Paris m’amuser avec mes copines bloggeuses, etc, etc.
J’ai donc entrepris de faire la recette vendredi, tout en sachant que j’allais encore aller d’un endroit à un autre pendant la journée. Mais j’avais bien réfléchi au problème, et j’avais la solution : ma fidèle bouillotte !
[J’ouvre une parenthèse d’importance : le premier qui me dit que la bouillotte c’est mémère, je rigole. Haha. Non parce que franchement, la bouillotte c’est génial, et pas que pour se réchauffer les pieds… Vous allez voir !]
A 14h30, j’ai confectionné le levain, puis la pâte. A 15h, je l’ai mise au coin du feu, dans un grand saladier couvert d’un torchon. A 16H15, je lui ai expliqué calmement qu’elle allait devoir continuer à lever dans la voiture, et qu’elle allait se montrer coopérante, parce que bon ben, on avait pas trop le choix. Je l’ai donc déposée avec la plus grande délicatesse dans une glacière garnie, une fois n’est pas coutume, de ma fidèle bouillotte. Et hop, en voiture Simone.
A l’arrivée, 1h15 plus tard, elle débordait presque du saladier tellement elle était contente. Alors hein, on dit merci à la bouillotte de mémère !! J’ai rabattu les bords de la pâte pour reformer une boule, et je l’ai placée au frigo à 18h.
Quelques heures plus tard, mon horloge interne me réveillait : 6h du matin, pile poil l’heure de sortir ma pâte et d’en faire deux pâtons. Je me lève à tâtons (tiens, ça rime), et je descends l’escalier en tentant de ne pas réveiller les deux autres dormeurs de la maison, dont l’une ne dormait pas très loin de la cuisine… Pour ne pas la réveiller, j’ai embarqué mon saladier de pâte, ma plaque de four, mon papier cuisson et mon petit pot de graines d’anis dans… la salle de bains ! (bah oui, qu’est-ce qui se rapproche le plus d’une cuisine, d’après vous ? Au moins on peut s’y laver les mains !).
Donc me voilà dans ma salle de bains, à 6h du mat, en train de modeler mes pâtons tout en tentant de ne pas avaler mes granules (sinon ça marche pas !). Au final, la pâte avait encore levé au frais, et elle était parfaite. Restait un problème : trouver un endroit chaud pour les deux dernières heures de levée des pâtons… Or si j’allumais le four, j’allais réveiller ma maman (la chaleur tournante, c’est bien, mais ça tourne !). Du coup, vous devinez quoi ? Eh oui, j’ai ressorti ma bouillotte !
J’ai emmené la plaque avec moi et je l’ai calée comme j’ai pu sur la bouillotte. Ca avait l’air d’aller. Mais horreur, quand je l’ai touchée une demi-heure plus tard, j’ai constaté qu’elle était complètement froide ! Traîtrise !
Heureusement, les autres occupants des lieux n’ont pas tardé à faire mine de se réveiller, et j’ai pu mettre ma plaque au repos dans un four juste préchauffé pendant 5 minutes à 50°C. 20 minutes de cuisson plus tard, j’étais vraiment fière de moi… Mais quelle aventure !
Alors pour cette fois encore, c’est un grand merci à mon amie la bouillotte qui s’impose, et vive la galette à l’anis, parce que moi la frangipane, j’aime pô !
Galette des Rois à l’anis
500 g de farine de type 45
40 g de sucre semoule
4 oeufs
10 g de sel
20 g de levure de boulanger fraîche
200 g de beurre
1 cuillère à soupe de graines d’anis
3 fleurs de safran
1 oeuf et du sucre cristallisé pour le décor
Mettre la levure dans un bol avec 2 cuillères à soupe de farine et un demi verre d’eau. Travailler 5mn pour obtenir une pâte souple. Couvrir puis laisser doubler de volume. Mettre la farine en fontaine, creuser un puits et ajouter le sucre, le sel, le safran et les oeufs. Travailler 5 mn, puis incorporer le levain. Travailler 5 mn encore, puis incorporer le beurre et travailler la pâte afin d’obtenir un mélange souple.Réserver dans un grand saladier, couvrir et laisser à température ambiante (18 à 21°C) pendant 2 heures. Au bout de ce délai, la pâte a levé. La verser sur un plan de travail fariné, bien l’aplatir et réunir les coins en réalisant une boule grossière. Remettre dans le saladier et réserver dans le bas du frigo jusqu’au lendemain. Le délai de repos est de 10 à 12h environ. Le lendemain, mettre la pâte sur un plan de travail, incorporer les graines d’anis en pétrissant, diviser et rouler en 2 boules bien serrées. L’étaler progressivement et lui donner une forme ronde. Déposer chaque rond de pâte sur une plaque et piquer la surface avec une fourchette. Laisser lever : la galette doit tripler de volume en hauteur. Battre un oeuf en omelette et badigeonner avec attention afin de ne pas faire retomber la pâte levée, saupoudrer avec 2 cuillères de sucre cristallisé, puis enfourner à four doux (200 °C) pendant 15 à 20 minutes (cela dépend de votre four). A déguster tiède ou refroidie.
quelle aventure !!!
J’espere qu’elle est délicieuce apres tous ces efforts de maternage .
moi aussi j’aime beaucoup les brioches toutes simples à l’anis avec un peu de sucre dessus. C’est léger et nous change de la très souvent ecoeurante galette à la crème d’amandes. Bonne année
très rigolo ton récit 🙂
c’est vrai que la photo en coupe est terrible : quelle mie !
Excellente, ton histoire! J’ai bien rigolé de bon matin. La mienne sera faite dans quelques heures, mais ce sera à la frangipane, car moi j’aime bien!
Bon dimanche.
mdr
et vive la bouillote!
Quelle aventure ! Moi, non plus je n’aime pas les galettes à la frangipane …
Je passe car j’aime encore moins l’anis et la franginpane mais j’apprécie ton don de communication avec le levain…pour la bouillotte je me battrai à tes côté contre les railleries, la mienne ne me quitte pas!
Que d’efforts… récompensés! C’est vrai qu’elle est magnifique cette galette! et bien originale! L’anis, j’adore! mais je ne sais pas si je pourrais être aussi courageuse que toi pour obtenir un tel résultat! Bravo!
quelle aventure…mais apparemment le jeu en vaut la chandelle!
le coup de la bouillote !! Mais où vont t’elles chercher ces idées ! le résultat est superbe !
trop drôle, mais ça en vaut la peine …tu me fais bien rire, moi je serais retournée me coucher avec ma pâte dans un film !! hihihi bien au chaud à côté de moi avec l’odeur en plus!
Quelle aventure !
Elle est superbe Clea ! T’es chef boulange maintenant 😉
Je vote « oui » pour la pâte, qui a l’air souple et aérée, mais je trierai les grains d’anis!
J’ai vraiment eu l’impression, l’instant de cette lecture, de t’accompagner dans tes péripéties! C’est fou ce qu’une envie peut nous amener à faire comme pirouettes! Bravo, elle est très réussie.
Décidemment, elles semblent donner du fil à retordre les galettes.J’ai bien ri et finalement elle bien belle cette brioche
Je n’aime pas l’anis doc cette recette ne sera pas pour moi, mais tu m’as vraiment bien fait rire avec ton histoire !
et vive les bouillotes, y a que ça de vrai !
Perso je suis plutôt frangipane…mais ton aventure est extraordinaire et le résultat pas mal du tout…
Comme le dit Lili, quel maternage ! Quand on aime, on ne compte pas. Joli bébé que cette galette !
Mais moi, ça ne m’aurait vraiment pas dérangée d’être éveillée par tes aller et venues : je me serais contentée de rêvasser, de somnoler avec cette si précieuse certitude : « là tout de suite maintenant, elle m’énerve un peu, Cléa, mais, dans quelques heures, quand j’aurai sa galette dans mon assiette, elle sera à nouveau mon amie à vie… et je dormirai une heure de plus demain… »
Hélas, je n’étais pas dans la maison endormie…
Que de péripéties 🙂 Moi aussi j’ai une bouillotte que j’aime et que j’adore et suis pas une mémé non plus 😉 En tout cas, elle a l’air bien bonne cette galette!
après toute cette aventure, il ne reste qu’à la déguster! bravo, première fois réussie!
ça c’est de l’astuce! il fallait y penser à la bouillotte! Cette galette a l’air vraiment délicieuse!
ET bien tu l’as bien mérité ta galette !!! Que ne faut il pas faire pour etre au top…. Superbe, et un grand bravo pour ton courage!
Amitiés
Claude
En voilà un blog savoureux…miam 😛
Eh ben dis donc, tu l’as merites cette galette
et bien quelle technique! j’aimerai en gouter un bout de cette galette! j’aime la frangipane mais j’adore aussi l’anis… très appétissante vraiment!
Trop drôle ton aventure « galette »! Quelle têtue tu fais et tu as bien raison.
Merci pour tes voeux. Je te souhaite une très, très belle année! Biz.
Bravo pour toute cette inventivité, et merci pour les infos sur le mirin par blogueuse interposée!
Que de boulot pour cette belle galette !! Or-ga-ni-sa-tion qu’elle dit Mercotte ! 🙂 Il fallait bien ça ! Tu crois qu’elle passera à la douane si tu nous envoies un bout ?
Ta galette à l’anis ressemble énormément à ce que nous mangeons dans le sud est à Noà«l et que nous appellons la pompe à l’huile …. Aussi je conserve ta recette !
l’anis j’aime pas du tout du tout, et la frangipane, seulement si elle est très bonne. Mais cela dit, on doit pouvoir remplacer l’anis par autre chose non?
Sinon, ma maman a une très bonne recette de galette aux fruits secs, c’est largement meilleur que la frangipane! Depuis que j’ai récupéré cette recette, je la fais tous les ans 😉
Comme toujours, cette recette à l’air délicieuse.
J’adore cette nouvelle galette bien levée et parfumée! que d’imagination Cléa!
Quelle aventure ! MAis quel résultat !
Vivement le détail de la recette, elle a l’air super tentante !
chapeau, et encore félicitation Cléa pour ton blog et tout le reste !
Et bien alors! qu’est ce que l’on ne ferait pas pour une galette. Bravo pour ta patience. Ta galette est très belle.
Oua… qu’est ce qu’elle est gonflée ! ca doit etre délicieux…
Jolies péripéties pour une superbe galette, même si je préfère la frangipane à l’anis… ;o)
Mais bon, il en faut pour tous les goûts !
En tout cas, elle est belle, elle est belle !
Carrément mission impossible ! Apparemment, tu as été récompensée de tes efforts ! Tu m’as fait rire, et en plus je me suis reconnue dans certains de tes subterfuges pour éviter de réveiller tout le monde avant l’heure, tout en préparant un délice tout chaud !
lol QUelle aventure !
Pour les bouillotes, je suis avec toi car j’enai une et pas qu’une même : une super moderne chauffable au cro-ondes et une à l’ancienne avec le bouchon et tout.
Ta galette est bien jolie et cela valait sans doute le coup de mettre tout cela en oeuvre.
et des papilles.
Cette galette donne envie de passer immédiatement au dessert
Et c’est là que je dis « mais euh bouhhhhh c’est pas possible, la vie est injuste », j’en veux moi aussi. Tu as le don de me donner envie et tu m’as filée le goût des produits japonais, ce qui est peut-être bon pour la ligne mais moins pour le porte-monnaie 😉
Et bien tu es récompensée de tes efforts 🙂
Salut Clea !
J’ai adoré ton article. Très drôle ; j’imagine tout à fait la (les) scène(s) !
Et pour la frangipane, je suis du même avis : j’aime pas. Cela fait des heureux (il y en a plus pour les autres) et des (un) malheureux (il n’y en a pas à la maison) !
Bonne continuation !
J’aime beaucoup les aventures de ta galette ! Je ne suis pas fan d’anis, mais pourquoi pas après tout pour changer de la frangipane ?
Le père Noà«l a amené une bouillotte a chacun de mes enfants 😉
Elle est vraiment très réussit ta galette, et vu tous les efforts que cela t’a couté, je te dis Bravo
bonjour Clea
J’ai recu ta newletter , j’ai donc redecouvert ta galette à l’anis qui a l’air super…mais je ne trouve pas la recette.
Help !
Merci
Mel
–> Suffit de cliquer sur le lien indiqué dans le post !
trop bonne ! mon ami savoyard retrouve le gout de la brioche de son enfance !
Le podcast « odeur », je vote pour ! Et cette galette à l’anis m’a l’air tout simplement sublime. Je note la recette pour la réaliser prochainement.
Bonsoir,
peut on remplacer la levure de boulanger fraiche par du levain fermentescible? par la levure de boulanger deshydratée?
En effet je cherche une base de brioche pour fêter les rois dans la classe de maternelle de mon fils 🙂
Merci encore pour toutes ces (délicieuses) recettes
–> Oui, si vous utilisez de la levure de boulanger déshydratée il faut simplement en mettre deux fois moins. Pour le levain, c’est plus difficile à doser, je vous laisse voir !
Merci pour ce régal apprécié de tous mes gourmands!
Chez moi,en Hte-Savoie, on appelle ça du bescoin et il généralement dégusté aux alentours du 15 Août. Je n’en ai jamais fait, il faudrait que je teste ta recette!
Une galette des rois façon fenouillin
Bonjour Cléa,
je pense réaliser cette très tentante galette samedi pour dimanche, seulement, je ne suis pas tout à fait sûre d’avoir bien compris la fin de la recette :
« Déposer chaque rond de pâte sur une plaque et piquer la surface avec une fourchette. » Il faut déposer les ronds de pâte l’un sur l’autre ou l’un à côté de l’autre ? Dans le second cas, ça donne deux galettes et non pas une, si ?
Merci beaucoup par avance pour votre aide !
–> Cela fait effectivement deux galettes !
Merci beaucoup pour votre réponse !
Magnifique, mais elle a tout d’une brioche et non d’une galette !
–> Une galette des Rois ce n’est pas forcément une galette à la pâte feuilletée…!
Bonjour,
Enfin, une recette de la brioche savoyarde ! Comment est-ce que je ne l’ai pas vue avant ? En Haute-Tarentaise (Bourg-Saint-Maurice), on appelle ça une crinchin. Mais la recette s’est perdue dans les souvenirs familiaux.
On peut en manger, mais il faut la commander à la boulangerie du haut à Séez. On commence par ça quand on arrive en vacances.
Il va falloir que je trouve quelle farine sans gluten utiliser, mais merci beaucoup pour votre recette.
Arrêtez vous a albertville quand vous venez en vacances ils en font tout le temps pour éPiphanie et même la Mie Caline ss’est mis a en fairecar ils ne connaissaient pas non plus
–> C’est là que j’ai grandi et je m’y rends très régulièrement, mais la galette maison est indétrônable 😉
Cela fait longtemps que je cherchais la recette de cette galette.
Je viens de la faire, (pétrissage au robot), c’est un régal.
Merci beaucoup
D’abord, bonne année à toi. Ensuite J’ai 2 questions. Et oui ce post fait encore parler de lui plus de 15 ans après. Je l’avais lu il y a très longtemps mais comme je suis frangipane (surtout depuis que j’habite à l’étranger où il n’y a pas de galette des rois). Seulement voilà j’ai entre temps un petit garcon et il n’est pas du tout fan de sucré donc plus de frangipane, finalement tant mieux. J’ai donc enfin testé cette très belle galette briochée l’année dernière et aussi utilisé le truc de la bouillotte, car il fallait aussi que je la transporte. Elle était fantastique, j’étais moi aussi très très fière et mon fils a adoré, absolument dans ses goûts. Par contre moi je suis un peu restée sur ma faim, la texture super mais finalement pas sucrée du tout du tout, même pas un tout petit peu.
Je l’ai refaite cette année, texture encore meilleure que l’année dernière mais j’avais oublié qu’elle était plutôt salée.
D’où mes questions:
– c’est normal docteur, c’est comme ca que ca se déguste?
– c’est bien 10g de sel qu’il faut mettre? Je n’avais moi même pas mis 10g mais seulement 2 grosses pincées.
-Je n’ai pas mis de sucre sur le dessus puisque mon loustique n’aime pas trop, c’est cette étape qu’il me manque pour adoucir le tout? Le sucre cristallisé, c’est celui de tous les jours?
Merci d’avance Cléa!
–> Meilleurs voeux, Tiz !
Oui en effet, c’est ce sucre cristallisé (le blond de tous les jours) qui manque pour adoucir cette galette. On en met quand même pas mal dessus traditionnellement. Pour le sel, on peut réduire sans souci.
Il faut rendre à César ce qui est à César : Galette albertvilloise à l’anis est inspirée du garfou ou galette des rois béarnaise qui est une galette à base de farine, oeufs, levure, sucre, beurre, grains d’anis, eau de fleur d’oranger, rhum, citron et sel. C’est bien une spécialité d’origine béarnaise (et non d’Albertville), En effet, le garfou est un type de brioche à l’anis que les Sarrasins auraient diffusé lors de leur présence dans le sud de la France. Cette recette s’inspire de celle d’une galette béarnaise du XVIIe siècle.